Depuis son départ de la Formule 1, Nico Rosberg n’avait pratiquement jamais dévoilé en détail ce qui lui avait permis de faire la différence face à Lewis Hamilton en 2016.
Il a fallu à l’allemand trois longues saisons avant d’avoir pu s’imposer face au Britannique.
Pour y arriver, il raconte qu’il a dû mettre sa vie familiale en suspens afin de pouvoir se focaliser pleinement sur la bataille qui l’opposait à son adversaire. Cela était devenu pour lui, quelque chose d’obsessionnelle.
Question : Nico, comment avez-vous réussi à un moment donné, à obtenir un avantage sur Lewis Hamilton ?
En fait, il y a plusieurs paramètres. Mes nombreuses années d’expérience et de batailles, notamment avec Michael Schumacher m’ont beaucoup servi.
J’ai aussi mobilisé toutes les ressources dont j’avais besoin, laissant de côté ce qui n’était pas important.
Pendant plusieurs mois, j’ai mis de côté ma vie familiale.
En 2016, je ne me permettais plus rien qui puisse me distraire.
J’ai passé beaucoup de temps à faire de la préparation psychologique.
Tous les deux jours, j’ai travaillé avec un psychologue pendant deux heures pour devenir plus dur, plus concentré.
La différence entre Lewis et moi était si petite que le moindre détail pouvait jouer un rôle décisif.
Question : Beaucoup parlent de jeu psychologique entre vous deux, pouvez-vous nous expliquer comment vous avez réussi à le déstabiliser ?
Le jeu psychologique était très important dans notre bataille. C’était la première fois que je devais faire cela de manière aussi intense.
Je vais vous donner une anecdote. À Suzuka, j’ai compris que sa défense avait craqué quand, lors d’une conférence de presse, il a commencé à s’amuser sur Snapchat.
Le lendemain, il était moins concentré à faire les choses. Tout cela joue un rôle. Cela peut sembler insignifiant, mais la moindre distraction peut vous perturber.
Question : Pensez-vous que Valtteri Bottas devrait suivre votre exemple ?
Ce n’est pas si simple. Lorsque nous parlons de Lewis, il faut comprendre que plus vous l’attaquez, plus vous agissez par rapport à lui, plus il devient fort.
Il faut prendre la position opposée, ne pas l’attaquer de front.
Il faut capter ses pensées, et ce n’est pas facile.
Il faut semer la graine de doute dans sa tête. Même petite, elle grossira à un moment.
Valtteri ne doit pas avoir de vide, il doit être un adversaire indéfectible et performer de manière stable. Lewis doit sentir sa présence en permanence. Cela doit devenir une obsession.
F1 news